Split

Atteint de dédoublement de la personnalité, Barry (James McAvoy), alias Dennis et la vingtaine d’autres personnalités qui prennent systématiquement contrôle de son comportement, est suivi par le docteur Karen Fletcher (Betty Buckley), une psychologue de renom spécialisée dans le trouble dissociatif de l’identité. Tandis qu’elle imagine son patient en rémission, ce dernier séquestre trois adolescentes. Parmi elles, Casey (Anya Taylor-Joy) cache un lourd secret…

Reposant en grande partie sur la performance d’acteur de James McAvoy, «Split» fonctionne grâce aux changements de tics, de tons et de jeu d’un personnage qui inquiète autant le spectateur que ses jeunes victimes. Habile metteur en scène, le cinéaste américain natif de Pondichéry M. Night Shyamalan sait l’importance du découpage pour faire exister sa vingtaine de personnages en un. Toujours doué pour le suspense, il sait aussi doter sa jeune héroïne d’un trousseau de clés bien trop nombreuses pour trouver la sortie du souterrain. Cinéphile, il ne se prive pas de clins d’œil hitchcockiens, telle cette douche impeccable qu’on imagine dégouliner de sang, comme dans «Psychose».

Déroulant tranquillement le fil du récit, le réalisateur enferme ses personnages un à un dans un dédale de couloirs qui lui ouvrent les portes du mélange des genres, du survival au fantastique, pour raconter la «schizophrénie» en recourant à une imagerie monstrueuse, digne de Frankenstein. Réussissant ainsi un thriller sinueux et torturé, Shyamalan se laisse toutefois aller à la simplicité en rebattant en flashbacks les thèmes de la maltraitance et des abus sexuels à l’origine du mal. On se serait juste passé de ces détails explicatifs, comme du twist final, bancal et humoristique.

de M. Night Shyamalan
Etats-Unis, 2017, 1h57