Spartacus

A voir mercredi 17 décembre 2013 à 20h40 sur RTS Deux |

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Superproduction hollywoodienne reposant entièrement sur les épaules de l’acteur Kirk Douglas, également producteur du film, «Spartacus» (1960) est le seul travail de commande que Stanley Kubrick a accepté. Après avoir tourné la séquence d’ouverture (qui subsiste dans le montage final), le réalisateur Anthony Mann est débarqué du plateau et remplacé au pied levé par Kubrick, sur proposition de Kirk Douglas qui avait déjà collaboré avec lui sur «Les Sentiers de la gloire» (1958).

Le futur auteur de «Orange mécanique» (1971) doit dès lors composer avec un système auquel il répugne, celui des grands studios américains. En reprenant le travail de son prédécesseur, il est non seulement obligé d’exaucer les souhaits de la star, mais aussi de respecter le scénario pétri d’humanisme de Dalton Trumbo, complètement étranger à son pessimisme et à son sens de l’ironie assassine.

Malgré tout, le réalisateur de «Barry Lyndon» (1975) parvient à imprimer sa marque de réalisateur, ce qui fait de «Spartacus» l’un des meilleurs péplums sur la Rome antique jamais réalisé. Estimant avoir été maté par le système hollywoodien, tel l’esclave en rébellion, Kubrick s’exilera en Angleterre, pour y démarrer avec «Lolita» (1962) une seconde carrière, libre de toutes contraintes…

de Stanley Kubrick
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 1960, 3h (Director’s cut en V.O.)