Sous le sable

de François Ozon |
avec Charlotte Rampling, Bruno Cremer, Jacques Nolot, etc.

Un couple bourgeois sans histoire (semble-t-il) part en week-end au bord de l’océan. Investissant un lieu familier, ils refont devant nous des gestes travaillés par l’habitude… L’ennui comme garde-fou? Devant tant de routine, le spectateur est amené à se dire: mais qu’ont-ils encore à faire ensemble ces deux-là? La suite est à la mesure du Hitchcock de «Psycho»: ce que voulait le spectateur plus ou moins consciemment, il l’obtient… Le lendemain matin, Marie (extraordinaire Charlotte Rampling) s’endort sur la plage, tandis que son mari part nager. Jean (Bruno Cremer) qui n’a pas dit grand-chose jusque là est dès lors porté disparu… C’est là que le film de François Ozon prend une dimension unique en son genre: alors qu’il a sans doute péri noyé, Marie ne veut pas se résoudre à croire à la mort de Jean. Au grand dam de ses amis qui aimeraient la ramener à la raison, elle continue à vivre comme s’il était vivant, là, à ses côtés… Par sa mise en scène, Ozon prend alors le parti de cette femme qui a son avenir derrière elle et dont le bilan ne semble guère positif.
France, 2000, couleur, 1h35; programme n°96