Souffle

Cannes 07, en compétition |
de Kim Ki-duk |
avec Chang Chen, Ha Jung-woo, Ji-a Park, Kim Ki-duk, etc.

De l’avis de nombre de spécialistes, la Corée du Sud est l’une des cinématographies les plus excitantes du moment. Les films signés Im Kwon-taek, Park Kwang-su ou Hong Sang-soo font les riches heures des festivals les plus prestigieux. Parmi ces cinéastes de grand talent, Kim Ki-duk occupe une place à part, car ses films frappent à chaque fois par leur extraordinaire singularité. Comme en témoignent «Les Locataires» ou «L’Arc», l’amour, voire la passion, est toujours au cœur de son œuvre, ce qui n’empêche pas cet auteur très prolifique de se renouveler sans cesse. En compétition à Cannes cette année, «Souffle» est à nouveau un film sur une relation amoureuse, avec, en arrière fond, le cycle des saisons déjà présent dans le très contemplatif «Printemps, été, automne, hiver… et printemps».

Tourné dans l’urgence, «Souffle» met en scène deux personnages qui ont besoin d’air. Une femme, maltraitée par son mari, mais qui reste avec lui pour le bien de son enfant, apprend par la télévision l’existence d’un criminel condamné à mort. Attirée par un sentiment étrange, elle se surprend à lui rendre visite et à décorer le parloir. Leur rencontre et la violente passion qui en découle vont susciter la jalousie, augurant une tragédie. Ki-duk réussit à porter à des hauteurs sublimes cet argument un brin mélodramatique sans tomber dans la manipulation larmoyante, tantôt en exprimant en un seul regard les sentiments les plus profonds des personnages, tantôt en stoppant net leurs affects. Au final, «Souffle» fait l’effet d’un coup de foudre et délivre un message d’espoir violemment coloré…
SOOM (BREATH), Corée du Sud, 2007, couleur, 1h24, programme n°145