Scream 4

C’est la fête à Woodsboro! La petite bourgade semble s’être remise des massacres qui ont décimé trois générations de collégiens dans la décennie précédente, et s’apprête à recevoir en guest star l’increvable Sidney Prescott (Neve Campbell), de retour au bercail pour dédicacer son récit de survivante, «Loin des ténèbres». Grave erreur! Les habitants du coin ont visiblement la mémoire courte, mais le spectateur n’est pas sans savoir que la simple présence de Sidney déclanche irrémédiablement une débandade de couteaux de cuisine et un festival de viscères à gogo… Pour ce quatrième volet de la saga, Wes Craven recycle le principe qui avait fait la gloire des épisodes précédents. Une belle palette d’ados, filles pimpantes et garçons boutonneux, fins prêts à se faire zigouiller par Ghostface – mi-faucheuse (allégorie de la mort) mi-«Cri» (de Munch, qui a inspiré le fameux masque) – devant l’œil hagard du flic pire que benêt et sous la truffe affûtée (et fraîchement liftée) de la journaliste fouineuse. A prime abord rien de bien nouveau sous le soleil, si ce n’est que le film redouble de mises en abyme, fait référence aux références, parodie la parodie… Wes Craven se lasserait-il lui-même de ses recettes éculées? Veut-il prouver son recul par rapport à l’art du slasher, qu’il pratique sans interruption depuis quarante ans – respect! – et dans plus de vingt-deux films? On en regretterait presque le bon vieux film d’horreur dégueulasse, décomplexé et sans prétention! «Scream4» n’en reste pas moins un spectacle jouissif pour les amateurs du genre, avec son lot de sursauts réjouissants et surtout son actrice-phare, magnifique Neve Campbell, à qui l’on souhaite une longue carrière!

de Wes Craven
Etats-Unis, 2011, 1h51

à Neuchâtel