RBG

de Betsy West et Julie Cohen

Et si c’était elle la véritable idole des jeunes, du moins de celles et de ceux qui croient encore en la possibilité d’un monde meilleur, bref l’exemple à suivre pour ne pas désespérer de l’avenir? Portant chignon et lunettes, Ruth Bader Ginsburg, véritable icône progressiste surnommée «Notorious RBG» (telle une star du rap), vient de fêter ses quatre-vingt-six ans. Nommée à la Cour suprême par Bill Clinton en 1993, elle fait front depuis lors à ses pairs masculins et conservateurs, dont le dernier en date, a été nommé par l’infâme Trump, alors qu’il est fortement soupçonné de viol…

Affublée du qualificatif de «zombie» par ses détracteurs, RBG est admise en 1950 à Harvard où elle fait des études de droit. Elle est alors l’une des rares représentantes du sexe dit faible parmi cinq cents mâles pérorant. Blacklistée par la plupart des grands cabinets d’avocats, elle réussit pourtant à faire promulguer des lois fondamentales en faveur d’une véritable égalité entre les femmes et les hommes, affrontant une Cour suprême très rétive dont elle ne fait pas encore partie. Sélectionné et primé dans une multitude de festivals internationaux, le documentaire très alerte et revigorant de Betsy West et Julie Cohen restitue le parcours exemplaire de RBG dont deux cancers successifs n’ont en rien freiné l’activisme, ou si peu. Entre l’étude de deux dossiers, cette vieille dame soulève des haltères, histoire de muscler sa défense du droit des femmes à disposer de leurs corps!

Etats-Unis, 2018, couleur, 1h38, programme n°228 et n°16 (Delémont)