Psychose

A voir lundi 30 mars 2015 à 20h50 et à 01h15 sur Arte |

Passé à la postérité, Sir Alfred Hitchcock («Hitch» pour les intimes) apparaît aujourd’hui comme un passeur extraordinaire, qui a fait basculer le cinéma dans la modernité, et non plus comme «un grand technicien qui met son habileté au service de sujets commerciaux indignes», ainsi qu’ont pu l’écrire certains de ses détracteurs de l’époque, atteints de cécité critique!

Fondant son art sur la conduite du spectateur, via le «calcul des probabilités» des effets de sa mise en scène, Hitchcock est le premier à avoir fait de la relation au spectateur une préoccupation essentielle. Pour le maître du suspense, le sujet du film, c’est la forme! Opérant ce constat sur un mode toujours ludique (d’où la prégnance du suspense), Hitchcock a débouché l’horizon des jeunes générations de cinéastes à venir…

Dans «Psychose», le père Hitch pousse cet art de la manipulation des attentes du spectateur jusqu’au paroxysme, se permettant notamment de sacrifier l’héroïne après cinquante minutes de film, laissant le public dans un état de désarroi rarement atteint au cinéma, complètement seul face à la folie de Norman Bates (Anthony Perkins). Pour la petite histoire, mais de façon combien révélatrice, le réalisateur des «Oiseaux» imposa pour la première fois à Hollywood la vision horrifique d’une cuvette de w.c. accompagnée du son insupportable produit par une chasse d’eau!

Psycho
de Alfred Hitchcock
Etats-Unis, 1960, 1h49