Premier Contact

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Après «Prisoners» et «Sicario», le réalisateur québecois Denis Villeneuve poursuit son ascension hollywoodienne avec «Premier Contact» («Arrival»), un film de science-fiction adapté d’une nouvelle de l’écrivain américain Ted Chiang, qui plonge le spectateur sur une planète Terre en pleine panique, la faute à des vaisseaux extraterrestres monolithiques habités par des créatures pleines de pattes.

Parant au plus pressé, les états-majors des grandes puissances tentent de nouer le contact avec les occupants des OVNI. Pour déchiffrer leur langage et déterminer leurs intentions, l’armée américaine engage des scientifiques, parmi lesquels le physicien Ian Donnelly (Jeremy Renner) et le docteur Louise Banks (Amy Adams), une linguiste qui a perdu sa fille condamnée par une maladie. Avec quelques soldats sur le qui-vive, ils rendent visite aux visiteurs… En dépit de cette intrigue typique du film de rencontre avec des «aliens», Denis Villeneuve délaisse l’action guerrière et parvient à renouveler le sous-genre, d’une part en mêlant à la science-fiction une composante mélodramatique inhérente au drame de sa linguiste, d’autre part en traitant habilement les récupérations populistes et les velléités nationalistes qu’un événement aussi extraordinaire susciterait.

Pour ce faire, le cinéaste recourt à la métaphore du palindrome et démonte la chronologie en ponctuant son film de flashs, dont il n’est pas aisé de déterminer quand ils se déroulent. Réussi d’un point de vue narratif et esthétique, cet essai d’un temps non-linéaire fonctionne surtout dans la seconde moitié du film.

Arrival
de Denis Villeneuve
Etats-Unis, 2016, 1h56