Permanent Vacation

de Jim Jarmusch |
avec Chris Parker, Maria Duval, Lisa Rosen, John Lurie, Sara Driver, Jane Fire, etc.

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    «Permanent Vacation» est autant un début (le premier long métrage de Jim Jarmusch, tourné en 1980) qu’une fin (de l’adolescence, de l’école). Une première œuvre qui alterne volontiers les inventions cinématographiques de ses œuvres postérieures avec la symbolique la plus naïve du «film d’école», à laquelle il appartient. Tout d’abord par son sujet (ou plutôt son prétexte): un jeune homme insomniaque dérive dans la ville et y fait moult rencontres, jusqu’à ce qu’il se décide à partir en bateau pour voir ailleurs (à Paris) s’il n’y serait pas. Ensuite par ses références: comme tout jeune créateur en mal de certitudes, Jarmusch balise ce voyage «initiatique» de nombreux pères culturels — de Lautréamont (pour la littérature) à Charlie Parker (pour la musique). Toutefois, ces signes extérieurs de jeunesse deviennent, sous la caméra de Jarmusch, autant d’éléments constitutifs d’une œuvre en devenir. L’intérêt de «Permanent Vacation» naît justement dans ce déjà-vu: le rapport d’amour et de haine du personnage central par rapport à son environnement évoque à l’évidence le travail du jeune cinéaste qui cherche à rendre hommage aux pères — John Cassavetes, Nicholas Ray, Wim Wenders ou encore Robert Frank — tout en cherchant, au bout de l’objectif, sa propre identité.

    Etats-Unis, 1980, couleurs, 1h17; programme n°39