«Parlez-moi d’amour»

Caméra-stylo, programme n°66 |

Au début des années quatre-vingt, des médecins américains constatent l’apparition d’une maladie inconnue jusqu’alors. La suite est hélas connue… En quelques années, le sida a acquis son terrible droit de cité. Plus que tout, le virus de l’immuno-déficience humaine a profondément modifié notre «discours» amoureux. Au jour d’aujourd’hui, cette évolution est un fait et nous devons absolument faire nôtre cette promiscuité intolérable entre l’amour et la mort. Expression privilégiée du sentiment collectif, le cinéma semble filmer le sida de manière de plus en plus frontale, l’élever au rang de fiction potentielle.

En guise de soutien à toutes celles et tous ceux qui, jour après jour, s’efforcent de contribuer à la prévention du sida, Passion Cinéma présente un nouveau cycle intitulé «Parlez-moi d’amour». Figurent au programme huit films qui constituent autant de «fragments» cinématographiques du discours amoureux énoncés à diverses époques — dont celle du sida.

«Parlez-moi d’amour» fera découvrir au spectateur consentant «Les Oiseaux» (1963) d’Alfred Hitchcock, qui est le grand film catastrophe du désamour; le sublime «Party Girl» (1958) de Nicholas Ray, où l’amour triomphe encore de toutes les vicissitudes morales; «La Loi du désir» (1986) de Pedro Almodovar brillant des derniers fastes de l’émancipation; «Les Nuits fauves» (1986) de Cyril Collard qui fait l’amour à mort; «Jeanne et le garçon formidable» (1998) et «J’ai horreur de l’amour» (1997) où accepter et résister s’efforcent d’aller de pair… Entre autres «fragments» passionnés et passionnants!

Vincent Adatte