One, Two, Three

de Billy Wilder |
avec James Cagney, Horst Bucholz, Pamela Tiffin, Arlene Francis, etc.


D’origine viennoise, l’Américain Billy Wilder (1906-2002) n’est pas le cinéaste d’une seule scène, certes mythique (la robe de Marilyn soulevée par l’air d’une bouche d’aération du métro bien placée dans «Sept ans de réflexion»), bien loin de là! Observateur attentif des hypocrisies ordinaires, Wilder a réalisé quelque-uns des joyaux de la comédie américaine d’après-guerre. Vers la fin de sa carrière, il se lâche complètement et réalise quatre chefs-d’œuvre d’une insolence inouïe où il laisse libre cours à son cynisme dévastateur. Tourné en 1961 à Berlin, à deux pas du Mur dont l’édification battait bon train, «One, Two, Three» s’attache aux pas conquérants de C.P. MacNamara (époustouflant James Cagney), directeur pour l’Allemagne de la firme Coca-Cola. MacNamara rêve d’implanter ce symbole du capitalisme au-delà du rideau de fer. Dans le même temps, il doit chaperonner la fille du grand patron venue séjourner à Berlin et qui s’amourache aussitôt d’un jeune pionnier communiste fanatisé… Avec une folle virtuosité, Wilder règle son compte à tous les «ismes». Imparable et prophétique!
Etats-Unis, 1961, noir et blanc, 1h50, programme n°124