Nos plus belles années

A voir mercredi 24 mai 2017 à 13h40 sur Arte |

Quelle époque! On entendait Barbara chanter «The Way We Were» et on rêvait en voyant Robert Redford et Barbara Streisand faire quelques pas sur la plage… Il y a dans «Nos plus belles années» cet équilibre fragile entre le mélodrame classique et la sublime quête du temps de perdu chère à Sydney Pollack, d’où émane subrepticement une critique acerbe contre le maccarthysme.

Avec une élégance et une sensibilité remarquable, le cinéaste nous raconte en effet l’histoire de Katie Morosky, juive et militante communiste, de 1937 à 1950. A l’université, elle rencontre un bellâtre issu d’une famille aisée. Elle est séduite par son réel talent naissant d’écrivain. Quelques années plus tard, durant la guerre, son premier roman connaît un énorme succès…

A travers cette relation sentimentale, Pollack suggère d’abord que la différence de classe peut être surmontée par l’amour et la jeunesse. Las, les choix existentiels viennent rapidement battre en brèche cet idéal utopique. La romance confère alors une grande intensité à la tragédie des personnages. Celle-ci est toujours vécue en fonction d’une analyse sociale implacable. Et Pollack de feindre de se tourner vers le passé pour mieux tirer les leçons de l’actualité. Visionnaire!

The Way We Were
de Sydney Pollack
Etats-Unis, 1973, 1h50