Nope

Dans une grande vallée perdue en Californie, la famille du vieil Otis dresse des chevaux pour Hollywood. Otis junior et sa sœur Em se targuent même que leurs aïeux ont fourni au pionnier du cinéma Edward Muybridge les premiers équidés jamais filmés. Alors que leur père décède dans des conditions étranges, les enfants reprennent les rennes du ranch mais se retrouvent endettés. Ils découvrent alors de mystérieuses apparitions surnaturelles dans le ciel et décident de les filmer pour enfin faire fortune.

Après «Get Out», l’histoire d’un jeune noir aux prises avec ses beaux-parents blancs bien trop accueillants, et «Us», où l’on suit une famille afro-américaine victime d’apparitions effrayantes, Jordan Peele signe avec «Nope» un film d’extraterrestres brillant. Multipliant les références, il convoque le western, la science-fiction, John Ford, Spielberg, l’anime japonais et le film animalier. Grâce à des dialogues truffés d’humour, le cinéaste désamorce la tension et met peu à peu en place un climax époustouflant, réussissant un film aussi innovant que poétique, du jamais vu! Car s’il est question pour Peele de participer ainsi à la réhabilitation des Noirs américains dans l’histoire des Etats-Unis et du septième art, c’est avec le concept même du cinéma et la sidération que joue métaphoriquement le film, dès lors qu’il s’agit de capturer des images pour en faire du spectacle.

de Jordan Peele
Etats-Unis, 2022, 2h10