Nikita

A voir dimanche 3 décembre 2017 à 21h sur NT1 |

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Luc Besson a un faible pour les inadaptés sociaux (et surtout pour les inadaptées sociales sexy) qui doivent se démener tant bien que mal dans un monde de brutes, quitte à êtres brutes eux-mêmes. Léon, Nikita, Jeanne d’Arc et Leeloo («Le Cinquième élément»). Et vu qu’il a un faible aussi pour les gros calibres, les armes plus grosses que les humains et qui provoquent d’immenses explosions oranges et tonitruantes, il aime bien en affubler ses inadaptés sociaux, convertis en tueurs un peu malgré eux. Léon et Nikita. Le tout enrobé dans un vertigineux décorum post-eighties kitsch à l’atmosphère plombée par la subtile composition d’Eric Serra… Nikita!

Un groupe de junkies en manque fait un casse dans la pharmacie du père de l’un d’eux. La police est appelée sur place, et la situation tourne au vinaigre. Après avoir abattu froidement l’un des flics, Nikita est condamnée à une longue peine de prison. A peine enfermée, des agents spéciaux lui lancent un ultimatum: soit elle devient tueuse pour les services secrets français, soit ils la tuent. Ouïe. Dilemme cornélien pour la jeune femme, qui finit par choisir la vie. Soumise à un entraînement intensif et à des leçons de bonnes manières (faut bien, c’est une ancienne junkie), Nikita se réinsère progressivement dans la société et finit même par tomber amoureuse. Or la vie normale, c’est difficile pour une killeuse…

Avec «Nikita», Luc Besson aiguise sa finesse esthétique, contaminant jusqu’à l’actrice Anne Parillaud, dont le jeu balourd et stéréotypé sera récompensé par un César! C’est sans doute le style passéiste et excessif de ce film qui l’érige aujourd’hui au rang de film culte.

de Luc Besson
Italie / France, 1990, 1h57