Né un 4 juillet

A voir mercredi 19 juillet 2017 à 21h55 sur RTS Un |

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Libéral de gauche, Stone s’est fait une réputation en fouaillant les plaies historiques béantes de l’histoire récente des Etats-Unis. Renouant avec la force primitive des grandes fresques épiques à la Griffith («Naissance d’une nation», 1915) et à la Ford («Les Quatre Fils», 1928), Oliver Stone a réalisé avec «Né un quatre juillet» son film le plus lucide sur la guerre du Vietnam.

Lui-même volontaire pour aller au front, le «pacifiste» auteur de «Platoon» (1986) a tourné ce film en hommage à Ron Kovi, un bon citoyen rentré paraplégique et castré de son engagement au Vietnam. Né un 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, ce dernier fût blessé et paralysé à vie en 1968, avant de devenir écrivain et chef de fil des mouvements pacifistes et anti-militaristes américains.

Du conflit proprement dit, Stone ne montre presque rien: l’ennemi est invisible et l’on tire à l’aveuglette, tuant parfois l’un des siens! Après l’horreur, le cinéaste s’attache à décrire le retour à la vie civile de Kovic. C’est ainsi qu’il aborde les conséquences traumatisantes de la guerre sur les jeunes Américains. Plus qu’un plaidoyer pour la paix, «Né un 4 juillet» constitue alors une description de la facture des Etats-Unis après la guerre. Malgré cela, le film ne parvient pas à se départir d’une certaine naïveté hollywoodienne.

En effet, même s’il va dans le sens d’un abandon des armes et décrit l’inutilité de la guerre, les dégâts de la drogue au Mexique, l’incompréhension et l’intolérance des politiques vis-à-vis des vétérans, Oliver Stone fait lui-même vibrer la fibre patriotique voire religieuse à travers un personnage principal totalement investi dans une sorte de mission.

Born on the Fourth of July
de Oliver Stone
Etats-Unis, 1989, 2h25