Mysterious Skin

En avant-première suisse |
de Gregg Araki |
avec Joseph Gordon-Levitt, Brady Corbet, Wendy Peterson, etc.


Né à Los Angeles en 1959, Gregg Araki a cultivé à ses débuts une dimension iconoclaste et désespérée («The Living End»), adepte d’une esthétique décalée et volontairement kitsch, à destination des homophobes grisâtres («The Doom Generation»). Sur ce plan, «Mysterious Skin» constitue une rupture: privilégiant les acteurs et les émotions suscitées par un propos qui nous interpelle au plus profond de nous-mêmes, Araki s’attaque «frontalement à un sujet réputé intraitable: la pédophilie». Né de père inconnu, Neil Mc Cormark, huit ans, vit une amitié très problématique avec un entraîneur de base-ball. Dix ans plus tard, il se prostitue sans dégoût apparent, répétant en boucle le traumatisme originaire. Victime du même entraîneur, Brian Lackey enquête avec acharnement sur les extraterrestres qui l’auraient enlevé et violé à l’âge de huit ans, échappant grâce aux vertus ambiguës de l’imaginaire au souvenir qui meurtrit. Deux manières différentes de ne jamais en finir! Comme tout bon cinéaste, Araki se garde de porter un jugement moral sur ses deux personnages, pour régler hâtivement le problème, préférant de loin s’en tenir à poser les vraies questions…
Etats-Unis, 2004, couleur, 1h39, programme n°129