Mon père, la révolution et moi

En présence de la réalisatrice | Locarno 2014, Appellations Suisse | Soleure 2014
Istanbul 2013, Prix nouveau talent Johan van der Keuken

de Ufuk Emiroglu

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Née à Antalya, en Turquie, dans une famille de militants communistes, Ufuk («horizon» en turc) a vécu son enfance et son adolescence en exil à La Chaux-de-Fonds, confrontée à un père qui s’est sans doute laissé bercer d’illusions et a déçu sa fille. Marquée par l’histoire de ses origines, elle mène aujourd’hui caméra à la main une quête identitaire passionnante. De la Turquie des années 1970 à la Suisse du 21e siècle, en passant par une révolution avortée, le Club Med, une disco révolutionnaire et l’invention du soi-disant mouvement perpétuel, la cinéaste interroge sa famille. Ce faisant, elle se distancie par l’humour de sa propre histoire, évitant ainsi de tomber dans le discours existentiel, et décrit en particulier les combats héroïques de sa figure paternelle, à hauteur d’enfant… Après le coup d’Etat de 1980, son père sans repère se lance dans la fabrication de fausse monnaie. Suivent la torture, l’exil, l’alcool, le jeu, avec, toujours en parallèle, la recherche identitaire de l’adolescente en Helvétie. A l’image de ce parcours accidenté, Ufuk Emiroglu tisse un patchwork visuel émaillé de séquences animées, de dessins d’enfants, d’archives et de photos de famille. Avec malice et ironie, elle emprunte un ton décalé, mais toujours respectueux. Une mosaïque cinématographique, traversée d’éclats d’humour tendres et féroces!
Suisse / Turquie, 2013, couleur, 1h20, programme n°193