Moka

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Réalisateur du déjà très réussi «Complices», Frédéric Mermoud aime à subvertir le film de genre. Il le prouve de façon très probante avec «Moka», un deuxième long-métrage librement inspiré du roman éponyme de Tatiana de Rosnay, qui constitue une version «féminisée» de l’argument du film de Claude Chabrol, «Que la bête meure» (1969).

Soignée dans une clinique, Diane (Emmanuelle Devos) ne parvient pas à se remettre de la perte de son jeune fils, écrasé par une voiture couleur «moka», dans la région de Lausanne. Elle s’enfuit de l’établissement, à la recherche du conducteur qui ne s’est pas arrêté, mue par la volonté de se venger.

Cette Diane vengeresse ne tarde pas à retrouver le véhicule incriminé et en vient soupçonner, à tort ou à raison, Marlène (Nathalie Baye), qui tient une parfumerie à Evian. Se procurant une arme, elle est alors déterminée à se faire justice elle-même… Partant, le polar attendu se transforme peu à peu en un récit de reconstruction pour le moins fascinant, un travail de deuil retors, qui culmine dans une séquence de confrontation où Mermoud prouve qu’il est bien l’un de nos cinéastes les plus talentueux.

de Frédéric Mermoud
France / Suisse, 2016, 1h30