Moi, Daniel Blake

Cannes 2016, Palme d’or |
de Ken Loach
avec Dave Johns, Hayley Squires, Natalie Ann Jamieson, etc.

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Voilà deux ans, après «Jimmy’s Hall», le grand réalisateur britannique Ken Loach avait annoncé sa retraite cinématographique. La politique menée par les conservateurs depuis 2010, qui démantèle le peu qui restait de l’Etat-providence au Royaume-Uni, l’en a rapidement dissuadé. Avec le concours de son fidèle scénariste Paul Laverty, l’octogénaire a donc repris du service avec «Moi, Daniel Blake», empli d’une rage aussi impatiente qu’impuissante! Charpentier malade du cœur, Daniel Blake est interdit de travail par son médecin. Hélas, l’employée de la société à laquelle le ministère du travail a sous-traité les entretiens de santé le juge apte. Blake n’a donc pas droit à une pension d’invalidité. Il lui faut s’inscrire au chômage et se mettre à la recherche d’un travail qui pourrait bien le tuer…

Mû par une sainte colère, le réalisateur de «Raining Stones» et «Land and Freedom» décrit cet imbroglio absurde, fruit amer d’un système totalement déshumanisant, qui fait de la pauvreté un péché et rend les faibles encore plus faibles, comme au bon vieux temps de la reine Victoria. Faisant à nouveau preuve de son génie du casting, Loach a confié le rôle de Daniel Blake à un inconnu, Dave Johns, comique de scène, qui, en l’occurrence, fait rire très jaune le spectateur. Rien de moins que la Palme d’or du dernier Festival de Cannes!
I, DANIEL BLAKE, Angleterre, 2016, couleur, 1h40, programme n°207 et programme n°08