Midsommar

«Midsommar» (littéralement «milieu de l’été») constitue un sacré morceau d’angoisse. Et pour cause, après «Hérédité», un premier long-métrage horrifique et spiritiste tout en finesse, Ari Aster, jeune cinéaste new-yorkais passionné d’épouvante, signe un nouveau must sous tension… En couple avec Christian, étudiant en anthropologie féru de traditions, Dani est une jeune Américaine qui sent venir les tragédies. Sur le point de se séparer, ils décident pourtant de partir en Suède avec leurs amis, pour se retrouver au cœur d’une secte toute vêtue de blanc et de fleurs, à l’occasion d’un festival mémorable. Alors qu’ils découvrent des rites païens apparemment inoffensifs, les druides du coin leur font goûter de curieux breuvages.

Multipliant les doubles-sens et points de vue, Ari Aster nous plonge dans une communauté terrifiante. Avec le concours d’acteurs d’une grande justesse, à commencer par la Britannique Florence Pugh, il nous conte à la fois la déviance sectaire et un drame conjugal exprimant toute l’angoisse liée au deuil et à la séparation. Procédant par petites touches de terreur, sans jamais faire sursauter, le cinéaste révèle l’ambiguïté psychologique de ses personnages et instaure crescendo un malaise que le rythme du film et le soleil de plomb ne font que renforcer…

de Ari Aster
Etats-Unis, 2019, 2h23