«La Mort de Mario Ricci»

Avant d’être captés à l’aide de drones par Pierre Monnard pour servir de décor à la saison 2 de «Wilder», les emblématiques sapins jurassiens ont été immortalisés par bien d’autres caméras… Claude Goretta (1929-2019) les a filmés voilà bientôt quarante ans dans «La Mort de Mario Ricci», une coproduction internationale qui marquait le retour du cinéaste suisse au pays après deux longs-métrages de fiction tournés en France («La Dentelière» et «La Provinciale»). Si les paisibles Franches-Montagnes servent donc de tableau à ce drame social, c’est principalement dans le village de Muriaux que fut tourné le film à la fin de l’été 1982.

Porté par l’acteur italien Gian-Maria Volontè, «La Mort de Mario Ricci» met aussi en scène le regretté Michel Robin ainsi que des actrices et acteurs du cru tels Claude-Inga Barbey, Marblum Jéquier ou encore Roger Jendly. On y croise également le très jeune Lucas Belvaux, cheveux mi-longs au vent sur son vélomoteur… Quelques jours avant de représenter la Suisse au festival de Cannes, «La Mort de Mario Ricci» fut montré en Première mondiale à La Chaux-de-Fonds, le 4 mai 1983. Le soir-même, Claude Goretta accompagné de son coscénariste Georges Haldas et de l’un des producteurs du film, Yves Peyrot, se prêtèrent à une rencontre avec le public au Club 44 (à écouter en ligne).

A propos du film

«La Mort de Mario Ricci»
Après «La Provinciale» (1980), qui voit une ouvrière (Nathalie Baye) tenter de prendre son destin en main en montant à Paris, Claude Goretta revient en Suisse pour tourner «La Mort de Mario Ricci» (1983), sans doute l’un de ses films parmi les plus ambitieux, qu’il écrit avec l’écrivain Georges Haldas, son complice sur de nombreux films. La mort «accidentelle» d’un ouvrier italien fait craqueler le vernis d’une communauté villageoise sise dans le Jura, sous le regard désabusé d’un ex-grand reporter joué par Gian-Maria Volontè, primé à Cannes pour son interprétation. L’originalité désabusée du neuvième long-métrage de fiction de Goretta tient dans le fait que le dénommé Mario Ricci, pourtant personnage principal, n’apparaît jamais. Toujours hors-champ, il détonne dans le paysage apparemment sans histoires du hameau jurassien…

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