Madame

Après s’être fait connaître en 2005 grâce à sa pièce de théâtre «Le vieux Juif blonde», l’écrivaine Amanda Queffélec-Maruani, dite Amanda Sthers, est passée au cinéma en réalisant «Je vais te manquer» (2009), un premier long-métrage un peu trop pétri de bons sentiments. Huit ans plus tard, elle se révèle nettement plus vacharde avec «Madame», dont elle a écrit le scénario en pensant d’emblée à l’actrice ibère Rossy de Palma!

Couple d’Américains fortunés récemment installés à Paris, Anne (Toni Colette) et Bob (Harvey Keitel) convient à un grand dîner douze invités triés sur le volet, qui représentent le gratin de la haute société anglaise, française et américaine. Suite à une soudaine réapparition de Steven (Tom Hughes), fils issu du premier mariage de Bob, ce joli monde risque fort de se retrouver treize à table. Pour corriger cet impair, la maîtresse de maison demande à sa domestique Maria (Rossy de Palma) de se faire passer pour une grande dame d’Espagne. Durant le repas, Maria assume vaille que vaille son nouveau statut, au point que l’un des convives tombe amoureux de cette femme très «originale»…

Avec le concours d’acteurs et d’actrices émérites, Amanda Sthers joue allégrement avec les faux-semblants et les impostures en sachant faire tomber le masque juste quand il faut. En résulte une satire piquetée de petites phrases assassines, où le déterminisme social sorti par la porte finit toujours par rentrer par la fenêtre. Las, question mise en scène, Sthers n’innove guère. N’est pas Ernst Lubitsch qui veut!

de Amanda Sthers
France, 2017, 1h31