L’Institutrice

A voir mercredi 30 août 2017 à 20h55 sur Arte |

Parmi les réalisateurs israéliens à suivre, Nadav Lapid est sans conteste l’un des plus provocants. Après trois courts remarqués, ce natif de Tel-Aviv a tourné avec «Ha-shoter» («Le Policier», 2011), son premier long-métrage de fiction, l’un des films politiques les plus affûtés du moment.

Dans «L’Institutrice» (2014), il confirme toute la singularité et la maîtrise de son style en réussissant un drame en constant équilibre entre tension et apaisement, tressaillement et retenue. Du haut de ses cinq ans, Yoav joue avec les mots et les assemble pour en faire de remarquables poèmes. Fascinée par ce talent précoce, Nira, son institutrice, se met en tête de le prendre sous son aile…

La grande force de ce film tient dans la façon dont Nadav Lapid contourne l’ascension attendue du petit poète en herbe pour raconter l’histoire de la transmission, la force mystérieuse de la poésie et l’acharnement avec lequel l’institutrice guide son élève vers une voie qu’elle pense toute tracée. De cette densité scénaristique, le cinéaste réussit pourtant à tirer une fable d’une cohérence sidérante tout en suscitant des émotions parfaitement inattendues. «L’Institutrice» est, en d’autres termes, un véritable miracle cinématographique.

Haganenet
de Nadav Lapid
Israël / France, 2014, 1h59