Lincoln

A voir mardi 7 juillet 2015 à 20h35 sur RTS Deux |

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Après «Un Cheval de guerre» bien boiteux en dépit de quelques fulgurances, Steven Spielberg a concrétisé dans «Lincoln» le combat fatal que mena Lincoln pour mettre fin à l’esclavage. Adapté d’un livre dont il avait acheté les droits en 1999, avant même qu’il ne soit écrit, son vingt-huitième long-métrage commence sur un champ de bataille de la Guerre de Sécession où l’on voit le seizième président élu de l’histoire des Etats-Unis interpellé par deux soldats noirs, qui l’enjoignent de tenir sa promesse de «rendre égaux tous les hommes entre eux». Partant, «Lincoln» se métamorphose en un film de chambre qui décrit le combat mené par cette éminente personnalité, dont l’envergure a fasciné Spielberg depuis sa plus tendre enfance, pour faire voter à des députés récalcitrants ce fameux treizième amendement qui promulguait l’abolition de l’esclavage.

Nous sommes en 1865. Elu pour un deuxième mandat, Lincoln (Daniel Day-Lewis complètement habité) veut absolument, en stratège lucide, faire voter cet amendement avant de passer un quelconque accord avec les Sudistes qui sont en train de perdre la main. Pour arriver à ses fins, l’homme d’Etat doit convaincre ses pairs républicains et quelques-uns de ses opposants démocrates guère sensibles à la cause abolitionniste. Déployant une éloquence parfois très rouée, n’hésitant pas à s’abaisser à commettre quelques entourloupes, Lincoln parviendra à imposer ses vues, ce qui lui vaudra d’être assassiné quelques semaines plus tard…

Malgré un casting qui a de la gueule (dont un formidable Tommy Lee Jones en partisan radical de l’abolition), Spielberg ne parvient pas à nous passionner pour ces joutes oratoires pourtant essentielles. Etrangement, le cinéaste se cantonne en effet à une mise en scène très académique, à la limite de l’hagiographie vieillotte, dépourvue du lyrisme d’un John Ford qui avait su si bien évoquer les années d’apprentissage du héros de la nation dans son formidable «Young Mr. Lincoln» (1939).

de Steven Spielberg
Etats-Unis, 2012, 2h29