L’Etoile cachée

de Ritwik Ghatak |
avec Supriya Choudhury, Anil Chattopadhyay, Bijon Bhattacharya, Gita De, Niranjan, Ray, Gita Ghatak, etc.

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    Ritwik Ghatak n’a jamais fait que des films sur la famille; filmant sa désintégration sous l’action d’un poison lent, que l’on appelle exil. Sa «famille» est toujours la même, celle qui a perdu le sol qui faisait sa force: anéantie par la partition du Bengale en 1947 (ourdie par les Anglais) en deux nations abstraites (Inde et Pakistan-est devenu aujourd’hui Bangladesh) qui a divisé et déchiré une même et seule culture (la culture bengali). Né à Dacca en 1925, mort alcoolique et anonyme en 1976, à Calcutta, Ritwik Ghatak est sans doute l’un des plus grands cinéastes du monde. Auteur d’une œuvre trop succincte (8 longs métrages tournés entre 1951 et 1974) et dont certains chefs-d’œuvre ont disparu, Gathak a créé une synthèse inouïe qui fusionne les deux principaux genres du cinéma indien, la comédie musicale et le film réaliste.
    Réalisé en 1960, «L’Etoile cachée» constitue son film le plus déchirant. La figure centrale en est une jeune femme, Nita (Supriya Choudhury), qui subvient à tous les besoins de sa famille, qui, en raison de la partition, a été forcée à fuir le Bengale pour l’Inde. Vivant avec amertume ou désespoir (le père) leur exil, tous s’en remettent à Nita, exploitant son sens du sacrifice. Gagnant enfin sa liberté, la jeune femme est hélas atteint de tuberculose: elle finira ses jours dans un sanatorium, donnant à Ghatak l’occasion de filmer l’une des plus belles scènes de toute l’histoire du cinéma!

    MEGHE DHAKA TARA, Bengale, 1960, 2h06, noir et blanc; programme n°28

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