Les Promesses de l’ombre

Toronto 07, Prix du public
de David Cronenberg
avec Naomi Watts, Viggo Mortensen, Armin Mueller-Stahl, Vincent Cassel, etc.

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Canadien anglophone, David Cronenberg semble comme sorti de nulle part. L’homme n’est pas un critique qui serait passé à l’acte, à l’instar de tant de ses pairs qui ont débuté à la même époque. Il n’a pas fréquenté une école de cinéma et ne s’est pas formé à la télévision. Il a surgi sans crier gare au seuil des années septante en mijotant des petits films d’horreur répugnants et du même coup étrangement provocants («Shivers», «Chromosome 3», «Scanners»). Depuis le sublime et très incompris «Spider» (2002), Cronenberg semble avoir délaissé les humeurs corporelles pour s’adonner à une puissante réflexion sur l’idée de violence, dont le spectateur ne sort pas indemne, comme en témoigne l’imparable «A History of Violence» (2005) qui joue ironiquement avec les codes, jusqu’à créer un profond malaise!

«Les promesses de l’ombre» persiste dans cette même veine… A Londres, une sage-femme enquête sur une adolescente morte en couche dont elle a découvert le journal intime. Ses investigations l’entraînent dans le milieu de la mafia russe dirigée par un «paisible» restaurateur. Elle trouve aussi sur son chemin son homme de main et ne tarde pas à nouer avec lui une relation troublante… De façon magistrale, Cronenberg joue une fois encore avec la notion de vraisemblance pour narrer ce conte infernal, sauvage et beau, qui culmine dans une ultime séquence destinée à rester gravée dans les mémoires!
EASTERN PROMISES, Grande-Bretagne / Canada / Etats-Unis, 2007, couleur, 1h40, programme n°145