de Federico Fellini |
avec Giulietta Masina, François Périer, Franca Marri, etc.
Sixième long métrage de son auteur, «Les Nuits de Cabiria» constitue une manière d’adieu, magnifique, au néo-réalisme des débuts. Au premier abord, l’argument paraît respecter la règle du jeu néo-réaliste: une héroïne marginale, anonyme (une petite putain romaine), un décor indifférencié (un terrain vague), un personnage privé d’action (la putain, la plupart du temps en attente de clients, est un témoin passif de la réalité). Mais advient le désir que prête Fellini à sa créature… un désir qui va laminer cette orthodoxie apparente: animée d’une foi inébranlable en la vie, Cabiria (Giuletta Masina, prix d’interprétation au Festival de Cannes 1957) transcende littéralement son quotidien. Sous son regard, le réel devient spectacle, fascine pour de vrai, (la séquence du miracle); partant, elle devient le porte-vision du cinéaste.
Italie, 1957, noir et blanc, 2h06; programme n°17
