Les Enfants du paradis

de Marcel Carné |
avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Marcel Herrand, Maroa Casarès, Louis Salou, Pierre Renoir, etc.


1830: Sur le «Boulevard du Crime» (la rue du Temple), l’un des quartiers les plus populaires de Paris, le mime Baptiste Debureau (Jean-Louis Barrault), son ami le comédien Frédéric Lemaître (Pierre Brasseur) et le bandit Lacenaire (Marcel Herrand) désirent la même femme, Garance (Arletty)… En équilibre permanent entre l’intimisme et la fresque sociale, «Les Enfants du paradis» est à la fois une film sur les passions, l’amour, la mort, et sur le monde du spectacle, le théâtre et ses acteurs. Mais «Qui se masque se démasque», disait Cocteau, cité par Carné: «Les Enfants du paradis» passe volontairement de la scène à la «vraie» vie pour montrer que le théâtre est partout et la sincérité nulle part. Tourné et sorti en France quelques mois avant la Libération, ce «drame romantique en deux époques» s’est doublement joué de la censure: d’une part en permettant à deux Juifs (Trauner le décorateur, Kosma le musicien) d’y collaborer; d’autre part en glissant, dans les dialogues de Prévert et les personnages, de subtiles allusion à la vie sociale sous l’Occupation.
France, 1945, noir et blanc, 1h45; programme n°46