Les Crevettes pailletées

Vice-champion du monde de natation, Mathias Le Goff (Nicolas Gob) se laisser aller à quelques commentaires homophobes à la télévision. Devant le scandale, le chef de sa fédération l’envoie en pénitence entraîner «Les Crevettes pailletées», condition sine qua non pour être autorisé à reprendre la compétition.

Contraint, le nageur s’exécute de fort mauvaise grâce et se retrouve à coacher une équipe de water-polo gay, avec pour objectif de la qualifier aux Gay Games qui ont lieu très prochainement en Croatie. Conscient de jouer sa carrière, Mathias fait le poing dans la poche de son maillot, mais ne tarde guère à laisser ses préjugés au vestiaire, d’autant que ses poulains se révèlent très attachants. En fréquentant ces drôles de crevettes, il s’adoucit et s’humanise au point de remettre en question l’idéal compétitif qui l’a forcé à mettre sa sensibilité sous le boisseau…

Partant, le récit semble suivre le parcours ô combien balisé de la prise de conscience et de l’ouverture nécessaire à l’autre. Par chance, dans la vraie vie, le coréalisateur Cédric Le Gallo est lui-même membre d’une équipe de water-polo gay, dont il dit d’ailleurs qu’elle a changé sa vie. Fort de ce vécu, il n’hésite pas à pratiquer avec son comparse Maxime Govare une forme d’autodérision par rapport à ses pairs, ce qui finit par donner à sa comédie une touche assez singulière et la fait échapper aux chausse-trappes de la bien-pensance. De même, il nous épargne la fable de l’équipe de bras cassés l’emportant envers et contre tout, qui gâchait un brin le final du «Grand bain».

de de Cédric Le Gallo et Maxime Govare
France, 2019, 1h40