Le Voyage de Chihiro

de Hayao Miyazaki |
Ours d’Or Berlin 2002 |

En japonais «man» veut dire «drôle» et «ga» image… Autrefois appliqué à la seule bande dessinée, «manga» est devenu aujourd’hui un terme très familier qui signifie donc «image drôle». De l’ordre du sublime, «Le Voyage de Chihiro» est bien plus qu’une série d’images drôles. Son auteur, Hayao Miyazaki, est l’objet d’un véritable culte au Japon. Né en 1941, l’année de l’attaque de Pearl Harbor, second fils d’une famille issue de la classe moyenne qui en comptait quatre, le petit Hayao voue à sa mère une admiration sans borne. Femme de caractère, celle-ci réussit à épargner à ses enfants les aléas d’une époque bien sombre. On doit à cette figure maternelle le penchant de Miyazaki pour des héroïnes fortes, tranchant en cela sur le traitement machiste que l’«anime» japonaise réserve à ses personnages féminins – à l’exemple de la petite Chihiro. Atteignant la perfection, ce spectacle total est le fruit d’une alliance entre artisanat et technologie qui, depuis 1985, semble la marque déposée de Miyazaki. Ainsi, tous les dessins ont d’abord été peints à la main. Après avoir été scannés et digitalisés, ils ont été ensuite animés et coloriés par ordinateur.
SEN TO CHIHIRO NO KAMIKAKUSHI, 2002, Japon, couleur, 2h05, programme n°112