A voir lundi 2 janvier 2012 à 20h40 sur Arte
Courageusement produit et interprété par Humphrey Bogart, le quatrième long-métrage du cinéaste américain Nicholas Ray (1911-1979) constitue une remise en question assez inouïe des faux-semblants entretenus à loisir par l’usine à rêves hollywoodienne.
Ecrivain et scénariste au talent méconnu, Dixon Steele (H. Bogart) doit porter à l’écran un mauvais roman. Au restaurant où il a ses habitudes, la jolie préposée au vestiaire a lu le bouquin en question. Dragueur, Steele l’invite chez lui pour qu’elle lui en raconte l’intrigue. Le lendemain, le scénariste apprend que la jeune fille a été retrouvée étranglée. Il est bientôt soupçonné par la police, d’autant plus qu’il est souvent pris d’accès de violence aveugle…
De façon un brin suicidaire pour la suite de sa carrière, le futur réalisateur de «Johnny Guitar» et «La Fureur de vivre» transforme la star Bogart en antihéros pathétique, un perdant en proie à ses démons intérieurs, traumatisé par son expérience de la guerre, très loin de l’archétype rassurant fabriqué en série par Hollywood. De ce point de vue, le titre original («In A Lonely Place») se révèle beaucoup plus parlant. Bref, un diamant noir dont l’éclat ne s’est en rien altéré!
de Nicholas Ray
USA, 1950, 1h34
