Le Mans 66

Reconnu depuis le biopic de Johnny Cash «Walk the Line» et le western revisité «3h10 pour Yuma», James Mangold fait preuve d’une réelle passion pour le cinéma de genre. Après «Logan», un épisode des «X-Men» revitalisant le film de super-héros, le réalisateur américain se retrouve aujourd’hui aux commandes d’une superproduction à l’ancienne, intitulée «Ford v Ferrari» en anglais et «Le Mans 66» en français. Force est de constater que le cinéaste raconte avec intelligence comment le constructeur automobile américain Henry Ford «junior» (le petit-fils du fondateur du fordisme) s’est s’attaqué au mythe Ferrari lors de l’édition 1966 de la célèbre course des 24 Heures du Mans.

Membres d’une équipe d’ingénieurs automobiles, Carroll Shelby (Matt Damon) et son pilote britannique Ken Miles (Christian Bale) persistent à développer ensemble un bolide révolutionnaire. Respectivement ancien vainqueur du Mans reconverti en constructeur et pilote impétueux, ils parviennent à aligner la mythique Ford GT40 sur la ligne de départ, afin de briser l’éternelle domination de la Scuderia… Dépassant les courses de voitures, James Mangold nous raconte avec une pointe d’ironie la rivalité historique des grandes écuries et l’amitié de deux passionnés, le tout ponctué par des scènes d’action follement énergiques. Avec Bale et Damon en tête d’affiche, «Le Mans 66» scrute les hommes et l’absurdité de la compétition, les voitures faisant office de réceptacles mécaniques et de l’inconscience de leur propre finitude.

de James Mangold
États-Unis, 2019, 1h46