de Patricia Plattner |
avec Jean-François Balmer, Valeria Bruni-Tedeschi, Douglas Ranasinghe, Gemini Fonseca, Jean-Pierre Sentier, etc.
Née en 1953, à Genève, Patricia Plattner a l’âme voyageuse. En 1982, elle publie L‘Ame du cochon – Etats des lieux, un recueil de récits inspirés de ses voyages. Son premier long métrage de fiction («Piano panier ou la recherche de l’équateur», 1989) est une histoire de voyage tournée au Portugal. En 1993, elle signe un portrait de l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier, «Le Hibou et la baleine». Rien d’étonnant dès lors qu’elle soit allée tourner son deuxième long métrage au Sri Lanka, où elle dépeint des personnages occidentaux et indigènes confrontés au cycle inexorable de la vie et de la mort.
Orientaliste suisse de renommée mondiale, John Billetter, dit JB (Jean-François Balmer), est appelé au Sri Lanka pour déchiffrer un document sacré, récemment découvert lors de fouilles archéologiques: le «Livre de cristal», un texte que Bouddha a dicté dans son grand âge, et qui traite essentiellement de la mémoire. Pour JB, ce voyage représente un défi à son propre passé: c’est ici, en effet, que sa femme, à demi-cinghalaise, s’est suicidée… Traduire ce texte est ainsi une bien curieuse tâche pour un homme qui, comme lui, use de l’alcool pour oublier; un homme replié sur lui-même qui ne voit pas la guérilla que livrent sous ses yeux les indépendantistes tamouls, ou l’amour que Julia (Valeria Bruni-Tedeschi), une jeune coopérante, lui porte…
Selon la cinéaste, «Le Livre de cristal» est «un film sur les strates de la mémoire. La mémoire personnelle: la vie d’individus avec leur passé, leurs amours, leurs acquis; et la mémoire collective: la culture, la religion, l’appartenance ethnique. Un film sur la relativité des choses: “Whatever happens, nothing happens” (quoiqu’il arrive, rien n’arrive). C’est l’un des adages de cette histoire.»
Suisse, 1994, couleur, 1h50; programme n°35
