Le Journal d’une femme de chambre

de Luis Buñuel |
Avec Jeanne Moreau, Georges Géret, Michel Piccoli, etc.


Célestine (Jeanne Moreau) entre au service des Monteil, bourgeois de province. Elle n’apprécie pas Madame, autoritaire, ni Monsieur, volage frustré. Tout en se prêtant aux caprices fétichistes du vieux Rabour, qui aime la voir porter des bottines, elle garde un œil sur Joseph, domestique bourru et activiste d’extrême droite. Alors qu’elle songe à donner son congé, Célestine apprend le viol et le meurtre d’une fillette. Convaincue de la culpabilité de Joseph, elle couche avec ce dernier et lui fait miroiter une promesse de mariage pour tenter de le confondre… Adaptant avec Jean-Claude Carrière le roman de Mirbeau, qui se déroulait au XIXe, Buñuel en transpose l’action en 1928, l’année même où il fit scandale avec son premier film, «Un chien Andalou». Trente ans plus tard, il prend sa revanche de manière très jouissive en décrivant la profonde immoralité des bien-pensants qui le vouèrent aux gémonies. Avec, en prime, l’un des plans les plus inouïs de l’œuvre de Don Luis (les escargots qui remontent lentement le long des jambes de la fillette morte), un plan dont le sens est laissé aux bons soins du spectateur…
1963, France, noir et blanc, 1h38, programme n°113