Le Hobbit: un voyage inattendu

A voir dimanche 26 avril 2015 à 20h55 sur France 2 |

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A l’origine, Tolkien avait imaginé le conte de «Bilbo le Hobbit» pour divertir ses enfants. Publié sous la forme d’un roman en 1937, cet ouvrage de «fantasy» obtint un tel succès critique que l’écrivain en conçut une suite intitulée «Le Seigneur des anneaux». Ironie du sort, Peter Jackson aura accompli l’exact contraire. Fort des oscars et des milliards de recettes engrangés par les exploits de la Communauté de l’anneau, le cinéaste néo-zélandais s’est décidé à porter à l’écran la saga fondatrice des Hobbits, d’abord au seul titre de producteur, puis aussi comme réalisateur, suite au désistement du Mexicain Guillermo del Toro («Le Labyrinthe de Pan») qui devait s’acquitter de la tâche.

L’entrée en matière est on ne peut plus classique: vieillard vénérable, Bilbon Scaquet couche ses souvenirs de jeunesse sur le parchemin, relatant comment, soixante ans auparavant, il a été embarqué par le Magicien Gandalf dans une épopée des plus risquées, en vertu de ses soi-disant talents de cambrioleur. Par le biais d’un long prologue, le spectateur apprend alors les raisons d’un tel engagement. Un terrifiant dragon répondant au nom de Smaug s’est emparé du Royaume des Nains et de ses trésors. Il s’agit donc de les lui reprendre, ce qui ne va pas être une mince affaire!

Recruté, le Hobbit se joint alors à une bande de nains valeureux dont la paillardise colorée et bon enfant détonne dans l’univers sombre de l’«heroic fantasy» cher à Jackson, d’autant plus que ce dernier s’oblige à faire des liaisons avec la future «trilogie de l’anneau», histoire de justifier le statut de «préquelle» de son nouveau triptyque. Hormis la scène de devinette très réussie avec un Gollum rajeuni, ce travail de jointures apparaît dès lors comme un peu trop appliqué, voire parfois forcé!

Partant, votre serviteur serait presque tenté d’user du terme «remplissage» pour qualifier un scénario à rallonges, s’il n’y avait la verve visionnaire d’un auteur qui, heureusement, n’a rien perdu de sa capacité à créer des mondes à nuls autres pareils. Un pouvoir créateur transcendé par l’usage inédit du HFR qui semble ouvrir de nouvelles perspectives à la technologie de la stéréoscopie, laquelle en avait bien besoin!

The Hobbit: An Unexpected Journey
de Peter Jackson
Etats-Unis / Nouvelle-Zélande, 2012, 2h49