Le Gone du Chaâba

France / Algérie |
Cannes 97, Prix junior |
de Christophe Ruggia |


Adapté du puissant roman autobiographique de l’écrivain Azouz Begaz, ce film admirable devrait faire l’objet d’une «obligation de vision», tant il constitue un travail essentiel sur la mémoire de l’immigration. Las, «Le gone du chaâba» n’a pas eu l’heur d’être distribué en Suisse… Nous sommes en 1965. Omar a neuf ans, il n’est encore qu’un gosse (un «gone» comme on dit dans la région lyonnaise), mais en a déjà vu de toutes les couleurs, car il habite le «chaâba», un bidonville où survivent une vingtaine de familles algériennes qui ont fui la misère peu après l’indépendance. Pressé par son père qui veut qu’il soit «meilleur que les Français», Omar fréquente l’école républicaine où il se doit absolument d’être premier de classe, malgré son origine arabe. C’est la lecture qui le sauvera, touché par la grâce d’un vieux dictionnaire tombé du camion à poubelles… Servi par de jeunes acteurs d’un naturel époustouflant, le cinéaste français Christophe Ruggia a réussi à restituer contre toute espérance le déchirement identitaire des enfants des immigrés de la première génération. A voir absolument, dès dix ans!
1997, couleur, 1h36, programme n°127

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