A voir jeudi 13 octobre 2016 à 23h sur TV5 Monde |
Troisième bijou de film noir signé du réalisateur français Jean-Pierre Melville, après «Bob le flambeur» et «Deux Hommes dans Manhattan», «Le Doulos» constitue au-delà du policier une réflexion passionnante sur le mensonge, la vérité et toutes les questions de point de vue… Porté par de jeunes et moins jeunes acteurs géniaux, en particulier Belmondo, Reggiani et Dessailly, ce film est toujours un vrai régal, dont la fin en forme de flashbacks contredit avec génie la forme classique utilisée jusque-là!
Pour sauver Maurice (Serge Reggiani), qui a de graves ennuis parce qu’il tué un receleur pour se venger du meurtre de sa femme, Silien (Jean-Paul Belmondo) se compromet peu à peu aux yeux de la police et du commissaire (Jean Dessailly), comme de la pègre. Il passe alors pour un «doulos» (une balance). Maurice lui-même, le considérant comme un traître, charge un complice de l’assassiner. Le règlement de comptes de prendre alors un caractère des plus tragiques, au sens premier, sanglant et quasi «tarantinesque» du terme!
Tirant à merveille les ficelles du film de gangster à l’atmosphère sombre, multipliant les scènes d’action et les rebondissements en digne représentant d’un cinéma populaire, Melville se distingue pourtant dans «Le Doulos» par une étrangeté de ton et un point de vue d’auteur. Sous son histoire de balance, c’est bien les apparences et la fascination qu’il interroge, qui plus est dans un monde souterrain de boîtes de nuits et d’orchestre de jazz à l’ambiance décontractée!
de Jean-Pierre Melville
Italie / France, 1967, 1h50
