Le Congrès des pingouins

de Hans-Ulrich Schlumpf |
avec Li Yun (Chinois), Hans-Ulrich Schlumpf (rêveur), et les pingouins.

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    Un homme – le narrateur, le cinéaste – rêve qu’il se trouve sur la banquise, au centre d’un immense congrès réunissant une multitude de pingouins; il s’y retrouve, seul être humain, à la fois passeur et témoin de leurs débats: l’avenir de l’Antarctique. Dans les ruines d’une ville-usine qui ne vivait que pour la baleine, l’homme découvre comment on transformait les cétacés en nourriture, graisses, nitroglycérine, peignes, boutons, engrais; une industrie qui a provoqué la mort de 175’000 baleines. Aujourd’hui, des scientifiques étudient l’Antarctique pour déterminer les nuisances des hommes sur la nature, et pour trouver le moyen de les limiter. Mais leur station écologique brûle à elle seule quelques 700’000 litres de pétrole par année! Les pingouins se demandent alors pourquoi donc l’homme est-il venu? Et à quoi cela lui sert-il d’occuper ces régions désertiques, d’y construire bases ou aéroports?

    Né en 1939 à Zurich, le cinéaste Hans-Ulrich Schlumpf a d’abord étudié l’histoire de l’art et de la littérature, avant de se tourner vers le cinéma. Dès 1966, il tourne de très nombreux films expérimentaux avant de se consacrer entièrement à la réalisation de films documentaires, parmi lesquels «Armand Schultess – J’ai le téléphone» (1974), «Die Bühne im Dorf, das Dorf auf die Bühne» (1977), «Kleine Freiheit» (1978) et «Guber – Arbeit im Stein» (1979), où sa sensibilité et son attention portée aux «petites gens» font merveille. En 1983, il met en scène son premier film de fiction, «TransAtlantique», puis il revient au documentaire, tout en cherchant à définir une nouvelle voie cinématographique autour des images du réel. Réalisé à partir d’images «documentaires», mais glissant vers la fiction et l’allégorie, Le congrès des pingouins est devenu aujourd’hui un véritable phénomène de société: ce conte écologique a remporté un succès public phénoménal en Suisse alémanique. Le public avait sans doute besoin de s’interroger, comme le fait le cinéaste, sur l’absurdité de notre univers technologique et industriel; et aussi sur les incohérences auxquelles conduit, parfois, le discours écologiste.

    DER KONGRESS DER PINGUINE, Suisse, 1994, couleur, 1h31; programme n°33