Le Cercle

A voir le mercredi 16 février 2011 à 22h20 sur Arte!

Récemment condamné à six ans de prison pour avoir exprimé son opinion, Jafar Panahi est un cinéaste qui gêne le pouvoir iranien. En témoigne «Le Cercle« (Lion d’or à Venise en 2000), une œuvre majeure qui décrit la condition des femmes en Iran. Même si dix ans ont passé, son constat reste hélas toujours d’actualité! Les femmes représentées dans «Le Cercle» sont des marginales qui ont été mises au ban de la société pour des peccadilles. Comme tout grand film politique, le contenu y est transcendé par la forme qui donne tout son sens au propos. Dramaturge subtil, Panahi adopte une structure circulaire qui fait ressentir avec une acuité exceptionnelle le dilemme désespérant de ses protagonistes. S’attachant à suivre un groupe de femmes remises en liberté provisoire, le réalisateur passe de l’une à l’autre, comme si celles-ci se donnaient le relais pour faire avancer le film, jusqu’à lui donner son sens ultime: pour la gent féminine, la prison est partout en Iran, aussi bien intérieure qu’extérieure! Toujours très proche de ses actrices, toutes formidables de justesse, le réalisateur montre à la perfection le mur invisible contre lequel viennent tôt ou tard buter ces héroïnes de la vie ordinaire. Faisant preuve d’un sens remarquable de la psychologie, l’auteur de «Sang et or» (2003) et de «Hors-jeu» (2006) approfondit à chaque fois la description de leur condition. La dernière, la prostituée, se révélant être d’une certaine façon la somme de toutes les autres!

de Jafar Panahi
Iran, 2000