L’Anguille

de Shohei Imamura |
avec Katsuya Kobayashi, Mitsuko Baisho; Yoahiki Arizono; Yuki Kudo, etc..


A septante ans, l’auteur de La ballade de Narayama a reçu une nouvelle fois en mai dernier la Palme d’Or pour un film d’un genre très différent. Ecrit d’après une histoire de Akira Kurosawa, «Unagi» (L’anguille) est un tragicomédie aux accents à la fois grotesques et poétiques, qui commence par un crime passionnel: surprenant sa femme dans les bras de son amant, l’honnête fonctionnaire Yamashita les tue tout les deux dans un impressionnant bain de sang. Après huit ans de prison, le criminel bénéficie de la liberté conditionnelle et s’installe comme coiffeur dans un petit village, en compagnie de l’anguille qu’il a apprivoisée durant ses années d’enfermement. A la manière de l’anguille, tapie dans la vase, insaisissable mais toujours en éveil, Shohei Imamura décrit alors minutieusement les nouvelles relations que Yamashita noue avec le monde, ses voisins étranges, et les femmes en particulier. Cette (re)découverte de la vie, où le poids du passé empiète sur chacun de ses gestes et de ses mots, prend alors un drôle de tour…
UNAGI, Japon, 1997, couleurs, 1h57; programme n°61