Tadjikistan |
de Djamshed Usmonov
La vieille Halima se morfond dans son village perdu au fin fond du Tadjikistan. Hamro, son fils unique, un beau gredin, est en fuite depuis dix ans du côté de Moscou. Pour le faire revenir, elle décide de se faire passer pour mourante… Hamro revient dare-dare, pensant enterrer sa mère, vendre illico sa maison et empocher un joli bénéfice. Mais le piège se referme… Remarqué en 1998 avec “Le vol de l’abeille”, co-réalisé avec le coréen Byung Hun Min, le cinéaste tadjik Djamshed Usmonov brasse ici de multiples thématiques, comme la mort, la vie, le partage, l’argent, la famille, l’amour ou encore la foi. Glissant du réalisme le plus cru à l’évocation poétique, son film se permet d’étonnantes envolées vers le fantastique et l’humour, s’apparentant à une version ironique du “Voleur de bicyclette” de Vittorio de Sica, le célèbre manifeste du néoréalisme. Cinéphile averti, Usmonov propose ainsi un parallèle éclairant entre la reconstruction de l’Italie après le fascisme et celle du Tadjikistan sorti du communisme et de sept ans de guerre civile.
FARARISHTAY KIFTI ROST, 2002, Tadjikistan / Italie / Suisse / France, couleur, 1h29, programme n°111
