L’Amour est une grande aventure

de Blake Edwards |
avec John Ritter, Vincent Gardenia, Alyson Reed, Julianne Phillips, Chelsea Field, Nina Foch, etc.

    skin-deep_WEB

    Sans aucun doute, Blake Edwards incarne l’un des derniers grands héritiers de la comédie américaine — tant loufoque que sophistiquée. Déroutant la critique par son perpétuel mélange des genres, Edwards a essuyé une série d’échecs (financiers) qui l’a contraint, au début des années septante, à se rabattre sur l’exploitation du personnage de sa Panthère rose, l’inénarrable inspecteur Clouseau (Peter Sellers). En 1989, profitant d’une grève des scénaristes d’Hollywood, il peut mettre en scène un scénario original, écrit près de dix ans auparavant, qu’il intitule en anglais «Skin Deep». Jouissant d’une liberté quasi totale (les grèves ont du bon), Edwards commet alors un rapprochement plutôt renversant entre le burlesque du muet (le «slapstick») et ce que l’on nommait dans les années 30-40 la comédie du «remariage» — une variation du genre loufoque. Possédant maîtresse, épouse et petite amie, l’écrivain Zack Hutton, qui a décroché le prix Pulitzer, touche le fond: échouant à vivre son fantasme d’homme libéré, il revient, en fin de film bien amère, revivre auprès de sa femme. Décalque ironique du genre pris en référence, L’amour est une grande aventure raille plus qu’il ne loue ce retour à la normale. Les temps ont changé, Edwards, toutefois, n’a rien perdu de son talent!

    Etats-Unis, 1989, couleur, 1h37; programme n°29