L’Adieu à la nuit

Berlin 2019, hors compétition

de André Téchiné
avec Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein, Oulaya Amamra, etc.

Réalisateur de films essentiels, comme «J’embrasse pas», «Les Roseaux sauvages» ou «Loin», André Téchiné appartient à ces cinéastes qui ont construit leur cinéma autour des belles espérances engendrées par Mai 68 en introduisant des films retors au sein du cinéma d’auteur et en révélant des jeunes comédiennes comme Juliette Binoche, Isabelle Huppert ou Isabelle Adjani. Après «Quand on a 17 ans» avec Kacey Mottet Klein dans le rôle d’un ado confronté à des pulsions inavouables à son âge, il retrouve le jeune acteur suisse dans «L’Adieu à la nuit» pour un face-à-face intense avec Catherine Deneuve, l’une de ses actrices fétiches, dans le rôle de Muriel, codirectrice d’un centre équestre. Un jour, elle reçoit la visite de son petit-fils Alex qui lui annonce son prochain départ au Canada. Mais le comportement inhabituel du jeune homme met la puce à l’oreille de sa grand-mère et elle ne tarde pas à découvrir son véritable projet: voler jusqu’à Istanbul avec son amie d’enfance Lila et passer la frontière syrienne pour aller faire le djihad…

Dépassant les enjeux de la radicalisation et de la perte de repères de jeunes en quête de sens, André Téchiné scrute le regard porté sur eux par une personne d’âge mûr. A travers les yeux de Muriel, «L’Adieu à la nuit» révèle une fracture générationnelle béante impossible à combler, sinon par la grâce de l’amour inconditionnel.

France / Allemagne, 2019, couleur, 1h44, programme n°228 et n°16 (Delémont)