La Vie moderne

Après «L’Approche» et «Le Quotidien», qui formaient le diptyque «Profils paysans», Raymond Depardon revisite les fermiers de son enfance. Perché sur son fourgon avec sa caméra 35 mm à 2 perforations, le cinéaste et photographe parcourt la campagne. Ses travellings révèlent alors un mode de vie en voie d’extinction grâce à des instants décisifs: quand Marcel Privat rentre ses cinquante brebis, lorsque Paul Argot ouvre sa barrière dans le froid hivernal, ou quand Raymond Privat s’accroche à sa colline sous une lumière quasi sacrée. Plus besoin de plan de coupe ni de champ-contrechamp, le format scope permet un cadrage large et profond, aussi bien à l’extérieur que dans les fermes. Le son est spatialisé au moment de sa prise. C’est l’essence même du cinéma direct! Partant, «La Vie moderne» décrit la disparition de la paysannerie en traitant les rapports humains avec un naturel et une puissance hors du commun.

Arte éditions

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial