La Vie est un long fleuve tranquille

de Etienne Chatiliez |
avec Hélène Vincent, André Wilms, Christine Pignet, Maurice Mons, Daniel Gélin, Catherine Jacob, Patrick Bouchitey, etc.

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    Premier long métrage d’un cinéaste auparavant connu pour ses délires publicitaires, La vie est un long fleuve tranquille a remporté à sa sortie un succès qui a fait date. Avec le recul, l’on peut sans doute saisir la cause d’un pareil engouement. Pour mémoire, le film de Chatiliez croque à bras raccourcis deux familles française absolument différentes, mais raccordées l’une à l’autre par les facéties d’un scénario roué: dans un quartier chic d’une ville de province vivent les Le Quesnoy, une famille bigote, pourvue d’une nombreuse progéniture, élevée selon les préceptes du Dieu de la bourgeoisie moyenne française; dans la même ville, dans un quartier défavorisé, vivote et chipote la famille Groseille, toute aussi nombreuse, mais chômeuse, athée et cossarde. Suite à des lettres anonymes, les deux familles apprennent que deux de leurs enfants, Maurice Le Quesnoy et Bernardette Groseille, ont été échangés à leur naissance, victimes d’une infirmière rancunière. Monsieur Le Quesnoy décide de reprendre Maurice (contre 20.000 francs) et de garder Bernadette que lui abandonne charitablement la famille Groseille…
    Travaillant par signes (comme dans ses publicités), Chatiliez enfile tous les clichés liés à cinquante ans de vie de famille française; ce traitement de surface virtuose, qui masque en douce le thème véritable et profond de son film (une fable grinçante sur l’inné et l’acquis) ne pouvait que susciter l’adhésion du plus grand nombre.

    France, 1988, 1h30, couleurs; programme n°28

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