A voir jeudi 21 mai 2015 à 0h45 sur Arte |
Au cours de l’une des plus belles scènes d’introduction jamais mise en scène (un plan-séquence de trois minutes trente d’une virtuosité inégalée), un ponte d’une ville-frontière (entre le Mexique et les Etats-Unis) est victime d’un attentat.
Deux flics aux méthodes divergentes s’affrontent au cours de l’enquête qui en résulte: Mike Vargas (Charlton Heston), un Mexicain «intègre», qui juge la vie au nom de valeurs supérieures. Le yankee Hank Quinlan (Orson Welles), «salaud corrompu» prétendant à juger la vie par lui-même, quitte à truquer les preuves pour «prouver» le bien-fondé de ses intuitions (qui s’avèrent parfois justifiées).
A leur manière, ils sont tous deux animés par l’esprit de vengeance: «humilié» par sa condition de flic mexicain, Vargas, dans sa recherche obsessionnelle de la vérité, en oublie sa femme (Janet Leigh) pourtant en grand danger. Quinlan, lui, agit et pense dans la perspective de sa propre dégénérescence, de son épuisement vital, et le fait payer très cher!
Dans le rôle de cette épave boursouflée, Welles exécute une composition inoubliable, qui fait complètement oublier qu’il n’avait que quarante-deux ans à l’époque! Et ne parlons pas de la mise en scène, «baroque», qui exprime à la perfection cette vision d’un monde usé, décomposé… Bref, l’un des films majeurs de l’Histoire du cinéma!
Touch of Evil
de Orson Welles
Etats-Unis, 1958, 1h35
