de Ingmar Bergman |
avec Ake Grônberg, Harriet Andersson, Hasse Ekman, Anders Ek, etc.
Sans nul doute, «La Nuit des forains» (1953) constitue le grand tournant de la carrière cinématographique d’Ingmar Bergman; âgé de 35 ans, le cinéaste suédois délaisse la nostalgie discrète des œuvres de jeunesse (13 longs-métrages) pour donner forme aux interrogations qui taraudent son être profond. Par le biais de l’allégorie, Bergman matérialise son débat intérieur en comparant l’existence à un misérable cirque: Albert (Ake Grônberg) en est le directeur. Au hasard d’une tournée, il renoue avec la femme qu’il a jadis abandonnée; furieuse, sa maîtresse (l’inoubliable Harriet Andersson) l’humilie publiquement en s’affichant avec un acteur… Brossée dans l’un des plus beaux noir et blanc de l’Histoire du cinéma, cette peinture impitoyable fait du couple homme-femme une machine infernale, vouée à l’échec.
GYCKLARNAS AFTON, Suède, 1953, 1h32, noir et blanc; programme n°15
