La Loi du Seigneur

A voir jeudi 20 août 2015 à 13h35 sur Arte |

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Considéré par Hollywood comme le professionnel par excellence pour être parvenu à concilier des sujets ambitieux et le succès public, William Wyler (1902-1981) fut encensé après-guerre par le critique et essayiste André Bazin qui l’éleva au rang de «janséniste de la mise en scène». Par la suite, la jeune génération critique lui fit un sort moins enviable en vitupérant son «académisme», sa croyance naïve en les «grands sujets».

A revoir certains ses films aujourd’hui, le jugement émis par ses contempteurs n’est pas sans motif. Il est vrai que «Madame Miniver» (1942), «Vacances romaines» (1953 ou «Ben Hur» (1959) brillent par leur conformisme. Dans son œuvre plusieurs productions contrebalancent toutefois cette opinion un brin négative, songeons seulement à «La Vipère» (1941) ou au superbe «Les plus belles années de notre vie» (1946), son sommet!

Palme d’or très contestée à Cannes en 1957, où concouraient en compétition «Le Septième Sceau» de Bergman et «Kanal» de Wajda, deux œuvres autrement novatrices, «La Loi du Seigneur» ne constitue pas le meilleur film de Wyler, mais il n’en reste pas moins très intéressant, plus par son propos que sa mise en scène très conventionnelle!

Nous somme en 1862, la vie d’une famille de quakers pacifistes de l’Indiana est troublée par la guerre de Sécession et l’arrivée des Sudistes. Pacifiste, Jess Birdwell (Gary Cooper) ne veut pas prendre les armes. Son fils Josh (Anthony Perkins) ne partage pas son opinion et prend ses cliques et ses claques pour s’engager dans le camp nordiste. Son père décide alors de partir à sa recherche, se lançant dans une quête ou son inclination à la non-violence va être mise à rude épreuve…

Comme on disait à l’époque, le métier est solide et les intentions généreuses, sans oublier la confrontation entre un Gary Cooper magnifique d’intensité contenue et un Anthony Perkins dont les attitudes fébriles annoncent déjà sa performance dans le futur «Psycho» (1960) d’Hitchcock.

Friendly Persuasion
de William Wyler
Etats-Unis, 1957, 2h20