La Forêt de Mogari

| Japon |
Avant-première | Festival de Cannes 07, Grand Prix
de Naomi Kawase


Primée à Cannes pour la deuxième fois, la nippone Naomi Kawase est une cinéaste absolument passionnante dont l’œuvre humaniste se partage entre l’essai, le journal intime et la fiction. Dans tous ses films, Kawase réussit à créer un rapport sidérant avec la nature, qui nous interroge au plus profond de nous-mêmes. En japonais, «Mogari» signifie faire son deuil… Veuf à la parole rare, le vieux Shigeki (joué par un acteur non professionnel) n’a plus toute sa tête et pense sans cesse à sa femme, qu’il a perdue il y a plus de trente ans.

Dans la maison de retraite dont il est pensionnaire, ce vieillard voue une affection particulière à Machiko, une jeune aide-soignante qui ne s’est jamais remise de la mort de son fils, victime d’un accident. Un jour, ces deux êtres taraudés par la culpabilité se font la belle pour se perdre avec leurs fantômes dans la forêt mystérieuse de Mogari, là où les portables ne passent plus… Indicible, le film de Kawase restitue le lien secret qui nous lie à la vie, en nous faisant accomplir une «reddition à la nature et aux émotions» inoubliable! Un chef-d’œuvre précieux dont on ne saurait faire l’économie!
MOGARI NO MORI, Japon / France, 2007, couleur, 1h37, programme n°148