Juste la fin du monde

Cannes 2016, Grand Prix du Jury |
de Xavier Dolan
avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Marion Cotillard, etc.

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      Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce, l’intrigue du nouveau film du réalisateur canadien Xavier Dolan tient en une phrase: Louis (Gaspard Ulliel), un écrivain d’une trentaine d’années, retourne dans son village natal pour déjeuner avec les membres de sa famille, qu’il n’a pas vus depuis douze ans, et leur annoncer qu’il ne reviendra plus jamais… Générant immanquablement son lot de réactions contradictoires, ce retour agit comme un événement cathartique, révélant un tissu relationnel dysfonctionnel et meurtri par l’absence du père, le détachement du fils, les désillusions de la mère (Nathalie Baye), la colère de l’aîné (Vincent Cassel), le manque affectif de la cadette (Léa Seydoux) et l’effacement de la belle-sœur (Marion Cotillard).

      Joué par cinq interprètes irréprochables, filmés en plans rapprochés qui les séparent continuellement les uns des autres, ce huis clos frappe avant tout par la singularité de la langue empruntée à Jean-Luc Lagarce. Grâce à la mise en scène sophistiquée de Dolan, les mots, semblables à des armes, résonnent à travers les gestes et les regards, exprimant de façon retentissante les non-dits qui tourmentent Louis et les siens… jusqu’à l’hystérie! En résulte une chronique familiale étourdissante, qui confirme tout le savoir-faire et la maturité artistique du réalisateur des «Amours imaginaires» et de «Mommy».
      Canada / France, 2016, couleur, 1h35, programme n°206 et programme n°07